Le manuscrit des dents noires (AUDIO)

Bonjour tout le monde !

Voici les chansons du spectacle jouées par l’ordinateur.
Les connaissez-vous toutes par cœur ?

Rendez-vous vendredi 20 Avril à 10h salle Paul Garcin pour la répétition !

Grégory

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Attention ! Il y a toujours une introduction au piano avant le chant.

 

  1. Le temps

Le temps, le temps, passé, pourtant
Après, avant, devient présent
Le temps, le temps, passé, pourtant
Après, avant, voyage

La première page d’un livre, et tu es sur le seuil
Un pont vers l’autre rive sur un tapis de feuilles
La deuxième page d’un livre, tu es dans ton fauteuil
Des histoires qui s’écrivent dans le fond de ton œil

Une page, deux pages, trois pages se tournent
Tu pars en voyage et la nuit, le jour
Tempête de lettres, le temps se craque
Un tourbillon de mots prend contrôle de ta barque

Le vent se lève, le tonnerre gronde
C’est par ce hublot que tu regardes le monde
Les phrases, les mots, les sons frappent à ta porte
T’emportent, te portent, te servent d’escorte

Le temps, le temps, passé, pourtant
Après, avant, devient présent
Le temps, le temps, passé, pourtant
Après, avant, voyage

La centième page d’un livre, les voix tournent dans ta tête
Les deux pieds loin du sol, le vent siffle et tempête
Tu as pris ton envol, tu es comme dans un rêve
Tu n’sais plus s’il fait noir ou si le jour se lève

Une page, deux pages, trois pages se tournent
Tu pars en voyage et la nuit, le jour
Tempête de lettres, le temps se craque
Un tourbillon de mots prend contrôle de ta barque

Le vent se lève, le tonnerre gronde
C’est par ce hublot que tu regardes le monde
Les phrases, les mots, les sons frappent à ta porte
T’emportent, te portent, te servent d’escorte

Le temps, le temps…

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2. La légende de François la gargouille

Un beau matin sur le chantier
Un p’tit bonhomme se pointe
Les yeux fuyants, mal habillé
Montrant ses deux mains jointes
« Qu’est-ce que tu veux » on lui demande
« J’ai juste faim, je veux manger »
“Tu n’auras rien si tu quémandes, pour gagner ton pain ‘va falloir travailler”

On l’a surnommé François la gargouille
Il faisait éclore des chimères de la pierre
Des bêtes, des démons, des dragons, des grenouilles
Prenant l’eau du ciel pour la rendre à la terre

En quelques mois l’est dev’nu bon
Au bout d’un an il était excellent
Il a rejoint les compagnons
Parmi les meilleurs, il avait le talent
Massette et broche, chasse et ciseau
Tu frappes, tu tailles, tu coupes, tu fends
Cling cling et clac, le bloc, le linteau
Les tailleurs de pierre c’est comme ça qu’on apprend

On l’a surnommé François la gargouille
Il faisait éclore des chimères de la pierre
Des bêtes, des démons, des dragons, des grenouilles
Prenant l’eau du ciel pour la rendre à la terre

Et c’est alors qu’un beau matin
Le p’tit bonhomme ne se pointe plus
On l’a cherché partout, en vain
François la gargouille avait bien disparu !
Personne ne comprenait pourquoi
Certains parlaient de sorcellerie
On aurait vu par-dessus les toits
Une ombre de pierre rôder pendant la nuit

Voici toute l’histoire de François la gargouille
Le tailleur changé en créature de pierre
En bête, en démon, en dragon, en grenouille
Sa disparition restera un mystère

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  1. Le véritable manifeste des authentiques dents noires

Oyez, oyez, bonnes gens
Nous sommes les dents noires, troubadours de ce temps
Ménestrels et poètes, oyez ce manifeste que nous lisons sur le champ

Nous sommes les bouffons, jongleurs à demi-mot
Notre prose au service des gueux et des marmots
La presse et le plomb, le papier, l’encre grasse
Serviront pour une fois la voix d’la populace

Nous jonglons avec les mots, nous jonglons avec les lettres
Certains croient aux balivernes nous préférons sonner sornettes
Les couplets et les refrains, les complaintes et les romances
Se suivent et se croisent, s’inventent, fabriquent cet univers immense

Oyez, oyez, bonnes gens,
Nous sommes les dents noires, troubadours de ce temps
Ménestrels et poètes, oyez ce manifeste que nous lisons sur le champ

Monseigneur, vous pouvez bien sûr nous faire confiance
Les dents noires ne mentent jamais ça n’aurait aucun sens
Nous sommes tous créateurs, on invente des histoires
Vous lirez entre les lignes, et vous pourrez y voir

Les gringalets, les canailles, les  félons, les mécréants
Ceux qui habitent dans la paille et qui n’ont pas la vie des grands
Ils sont ni figue ni raisin, ils ne sont pas chevalier
Peste soit de la censure qui fait qu’on n’les entend jamais

Oyez, oyez, bonnes gens,
Nous sommes les dents noires, troubadours de ce temps
Ménestrels et poètes, oyez ce manifeste que nous lisons sur le champ

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  1. Bistanclaque pan


La soie qui sort de nos métiers
C’est la plus belle du pays
On trancanne toute la journée
Pendant qu’les soyeux baissent les prix

Même pas d’quoi s’payer une bugne
Dix-huit heures font dix-huit sous
On compte les pièces une à une
Et la clincaille, c’est tout pour nous

Bistanclaque pan, bistanclaque pan
Patintaque le bruit qu’on entend
Claque pan bis tan, claque pan bis tan
Pour servir les grapignans !
(bis)

Guignol était fils de canut
mais faut pas prendre les canuts pour des guignols
Et les soyeux sont des avale-tout-cru
maintenant faudrait pas qu’ils nous mettent en rogne (bis)

Bistanclaque pan, bistanclaque pan
Patintaque le bruit qu’on entend
Claque pan bis tan, claque pan bis tan
Pour servir les grapignans !
(bis)

Dans toute l’europe, les grands palais
Viennent cueillir leurs fleurs chez nous sur la croix-rousse
Les princes, les rois, les raboulets
Savent bien que notre soie est la plus douce.

Des heures et des heures sous les mains des tisseurs
Les grandes tapisseries et les fils de lumière
Les familles travaillent et les frères et les sœurs
Façonnent eux aussi la fierté ouvrière

Bistanclaque pan, bistanclaque pan
Patintaque le bruit qu’on entend
Claque pan bis tan, claque pan bis tan
Pour servir les grapignans !
(bis)

  1. Le cinématographe

    Une gare, des rails, un homme qui attend
    une dame en chapeau qui discute tranquillement
    le quai, les gens ont l’air bien vivants
    ils ne sont pas là, on les voit, pourtant !De la fumée blanche au loin se dessine
    S’approche peu à peu, elle nous vient des collines
    C’est bien un train lancé à pleine vitesse
    Il arrive vers nous attention, on se baisse !

Le cinématographe
Le monde sur un écran
Silence, moteur, action
Coupez jusqu’à la projection

Un ticket pour la lune
Pour tous les continents
On s’envole comme une plume
Et on voyage en un instant

Un groupe de magiciens, aux grands chapeaux pointus
Ils sont bien agités, le sujet est pointu !
Une étrange fusée, tout ce p’tit monde y entre
Elle décolle et dans l’œil de la lune elle se plante

Des champignons géants, un drôle de paysage,
Des créatures étranges, ce n’est pas un mirage
Elles deviennent agressives et attaquent violemment
Il n’y a qu’une solution, c’est s’enfuir en courant

Le cinématographe
Le monde sur un écran
Silence moteur action
Coupez jusqu’à la projection

Un ticket pour la lune
Pour tous les continents
On s’envole comme une plume
Et on voyage en un instant

(piano mélodie aigue : deux fois)

Une gare, des rails, un homme qui attend
(…)

  1. Explorer le temps

Ils n’avaient pas de maison, ils n’avaient pas de parent
Ils sont partis pour de bon, explorer le temps
La ville à travers les siècles, le voyage est fascinant
Tout ce qu’ils voudront connaître portés par le temps

Où sont-ils maintenant, sont-ils vraiment loin ?
Seraient-ils à Lugdunum, parmi les romains ?
Rencontrant les empereurs, allant au spectacle
Passant la soirée aux thermes, ou à l’amphithéâtre

Ils verront la renaissance et les banquiers florentins
Qui vivaient dans l’opulence quand les affaires allaient bon train
Et les foires et les marchands venus d’Espagne, d’Italie
Les imprimeurs et le livre qui a transformé leur vie

Ils n’avaient pas de maison, Ils n’avaient pas de parent
Ils sont partis pour de bon, explorer le temps
La ville à travers les siècles, le voyage est fascinant
Tout ce qu’ils voudront connaître portés par le temps

Ils ont vus les canuts, portant leur combat
La colline et ses pentes, qui ne dormaient pas
Et l’histoire deviendra noire, ils verront la guerre
Les héros, la résistance, les tristes chemins d’fer

Ils n’avaient pas de maison, Ils n’avaient pas de parent
Ils sont partis pour de bon, portés par le vent
C’est l’histoire de toute une ville, l’histoire de ses habitants
Elle s’écrit au fil de l’eau, elle s’écrit au fil du temps